Chronique de Massive Liquidity de Steve Dalachinsky and The Snobs
Massive Liquidity est une excellente oeuvre littéraire et musicale. Poète d'aujourd'hui influencé par William S. Burroughs et autres, Steve Dalachinsky fraie avec la scène new-yorkaise, en régulier du Vision Festival de William Parker et de la Knitting Factory. On lui doit aussi des textes et performances avec ou liés à Charles Gayle, Anthony Braxton, Derek Bailey, Matthew Shipp... Mais l'intérêt grandit encore lorsque l'on sort de ces cercles, toujours surprenants mais fréquentés d'habitués, pour aller voir ailleurs. Ici, pour ce An Unsurreal Post-Apocalyptic Anti-Opera In Two Acts, sous-titre de Massive Liquidity, le verbe de Steve Dalachinsky rencontre le duo The Snobs de Mad Rabbit et Duck Feeling. Sa voix de poète s'apprécie énormément combinée à leur rock expérimental aux rythmiques entétantes, effets wah-wah, sitar et psychédélisme industriel. Il faut lire les textes pour comprendre (un peu) ce qui se trame dans cet anti-opéra, mais la rythmique et l'intonation des mots valent au moins autant que leur sens et ont un effet plutôt impressionnant dans un contexte musical qui a tout du meilleur "krautrock" (Annexus Quam, Can, Sergius Golowin...).Eric Deshayes