THE SNOBS
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Chronique d'Ekho's Wheeling In Thespiae

Trois pièces pour une bonne demi-heure de musique. Voilà la proposition du duo français The Snobs. Deux frères pour une collaboration commencée il y a dix ans et qui les entraîne sur les chemins des images, des mots, des sons. Leurs pseudos de scène Mad Rabbit et Duck Feeling. Un album remarqué aux U.S.A par la critique, Massive Liquidity en 2011 avec la collaboration du poète contemporain New-Yorkais Steve Dalachinsky. Deux livres au compteur de Duck, La Trilogie Bowie-Eno en 2011 et Bitches Brew ou le jazz psychédélique paru en 2012. Mad évolue au chant, aux textes, à l’électronique, au mixage, aux effets visuels, il gère les vidéos et les clips. Duck joue de la guitare, de la basse, du sax, du piano, des percussions, des synthés et les sons électro. Ils aiment et s’inspirent de groupes tels Can, Van Der Graaf Generator, Magma, King Crimson ainsi que d’artistes comme Brian Eno, David Bowie, Miles Davis, James Brown… Chacun des trois titres trouve sa genèse dans la culture collective. « Le Jeune Regard D’un Garçon Charmant » s’inspire d’une nouvelle de Thomas Mann d’où Luchino Visconti tira son film Mort à Venise. « Narcisse Et Sa Sœur Bien Aimée » plonge dans la mythologie grecque et « Jean, Vous Pouvez Embrasser Le Marié » fait référence à l’Évangile. À la première écoute et chaque fois que le CD tourne sur la platine, ce qui me frappe en premier c’est la jeunesse du propos, sa modernité, son ancrage aux temps présents. Puis vient sa puissance qui prend à fleur de peau mais qui n’occulte pas les mélodies. Une musique que les jeunes pourraient mettre à tue-tête, au coin d’un trottoir, quand ils se retrouvent, s’ils avaient la chance de la connaître. Qu’importe que les compositions aient des points de rappel tournés vers le jazz qu’il soit free ou pas, vers le funk, l’électro, le rock ou je ne sais quoi. L’important vient d’ailleurs. Dans ce qui se dégage comme sensations lors des changements de rythmes. Leurs dynamismes, leurs répétitions, leurs réverbérations bondissantes. S’ajoutent des fulgurances de sax, des passages électro rêveurs, un chant en configuration rap posé au plus près, souvent en chorale. Les paroles véhiculent des idées mais aussi permettent au chant d’interférer dans la musique de manière poétique et souvent inattendue. De l’urgence à la rêverie, du trop au peu, du brûlant au glacé. Des transes répétitives tourbillonnent, vous enveloppent et vous hypnotisent. Mélodique, dansant, joyeux, extravagant, rafraichissant, spontané, bigrement bien réalisé. Un des trucs les plus fun de 2014. J’adore et au-delà…

Catherine Codridex